Les Nations unies en Bolivie appellent à garantir l’investissement dans les politiques d’égalité entre les femmes et les hommes

Mar 8, 2024 | Notre pays

Les Nations unies en Bolivie (UN-Bolivia) ont appelé vendredi, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, les secteurs public et privé du pays à investir dans des politiques et des programmes visant à « construire l’égalité » entre les hommes et les femmes.

« Nous appelons toutes les forces économiques, politiques et sociales à investir dans la transformation de la vie des femmes, à investir dans le changement d’une société qui, jusqu’à présent, a été patriarcale et excluante », a déclaré l’organisme international dans un communiqué.

Les Nations unies ont plaidé pour que les ressources soient utilisées pour aider « les femmes et les filles à se développer et à grandir à l’abri de la violence », ainsi qu’à accéder à la formation dans des domaines « non traditionnels » et à interagir sur le marché du travail « dans tous les domaines de la vie publique et politique ».

L’organisation a indiqué qu’en Bolivie, « la discrimination à l “égard des femmes, dans toute sa diversité, persiste” malgré les “grands progrès” réalisés ces dernières années en matière d » égalité entre les hommes et les femmes.

« On estime qu’au rythme actuel des progrès, l’égalité juridique des femmes dans le monde sera atteinte dans 300 ans », a déclaré l’ONU en Bolivie.

Le pays sud-américain dispose depuis 2013 d’une loi garantissant les femmes contre tous les types de violence. Toutefois, des groupes féministes et des défenseurs des droits de l’homme ont remis en question l’efficacité de l’application de la loi dans les cas de violence masculine.

Le bureau du procureur général de Bolivie a indiqué que jusqu’à présent, en 2024, il y a eu 12 féminicides, et que 4 285 rapports de violence contre des femmes adultes et des mineurs ont été faits au cours du seul mois de janvier de cette année.

De même, l’organisme électoral bolivien a averti au début de l’année que le harcèlement et la violence politique à l’encontre des élues persistaient, avec 47 plaintes et 23 démissions en 2023.

Depuis 2012, la loi 243 contre le harcèlement et la violence politique est en vigueur. Elle a été promue après l’assassinat de la conseillère municipale aymara Juana Quispe, un cas considéré comme emblématique et qui est resté impuni pendant près de 12 ans.

Les actes de violence récurrents à l’encontre des femmes dans la sphère privée et publique placent la Bolivie parmi les pays les plus violents de la région sud-américaine.