L’indice synthétique de fécondité (ISF) en Bolivie est tombé à 2,1 enfants par femme en 2023, selon les données de l’enquête démographique et de santé (EDS) 2023, menée par l’Institut national de la statistique (INE) avec le soutien du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).
Ce chiffre représente une baisse significative par rapport aux 2,9 enfants par femme enregistrés en 2016, consolidant un processus de transition démographique dans le pays.
Ce chiffre est historique, car dans les années 1960, les femmes boliviennes avaient en moyenne 7,7 enfants, chiffre qui n’a cessé de diminuer : 5 enfants dans les années 1970, 3,5 dans les années 1980 et 1990, et 2,9 en 2016.
Avec ce nouveau rapport, la Bolivie s’aligne sur les pays voisins tels que le Chili, le Pérou, la Colombie et l’Équateur, qui ont également connu des réductions similaires de leurs taux de fécondité.
Selon Pablo Salazar, représentant du FNUAP en Bolivie, cette réussite témoigne des progrès réalisés en matière de droits sexuels et génésiques.
« Cela signifie que les femmes boliviennes comblent un fossé important en termes de niveau de fertilité idéal. De plus en plus de femmes ont la possibilité de décider du nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et du moment où elles souhaitent les avoir », a-t-elle déclaré.
La baisse de la fécondité a de multiples implications, de la planification du développement à l’accès aux services publics.
Toutefois, M. Salazar a prévenu que cette transformation posait également de nouveaux défis pour l’avenir.
« La faible fécondité ne doit pas nous alarmer (…), c’est l’occasion d’analyser et de renforcer des structures sociales et économiques équitables, qui accompagnent les droits conquis par les femmes », a-t-elle déclaré.
Cette tendance s’explique notamment par un meilleur accès aux méthodes contraceptives. En 2023, le ministère de la santé a fait état de 46 000 nouvelles utilisatrices d’implants contraceptifs, soit plus du double du nombre enregistré en 2015.
En outre, la participation des femmes au marché du travail a augmenté pour atteindre 71,8 %, se rapprochant ainsi des 83,2 % des hommes, ce qui renforce le lien entre l’autonomie économique et les décisions en matière de procréation.
Grâce à ces données, le pays s’oriente vers une planification familiale plus consciente et un renforcement des droits génésiques, jetant ainsi les bases d’un développement démographique durable.
L’EDSA a porté sur un échantillon national de plus de 19 040 ménages, sélectionnés de manière aléatoire dans des zones urbaines et rurales ; elle a été menée entre septembre et décembre 2023.