Importance de la mise en œuvre du « Modèle de soins pour les victimes de violences sexuelles ».

Oct 16, 2023 | Notre pays

En Bolivie, la prise en charge globale des victimes de violences sexuelles joue un rôle central avec la mise en œuvre du « Modèle de prise en charge globale des victimes de violences sexuelles ». Ce modèle, élaboré en 2015, vise à renforcer le travail des équipes de santé en leur fournissant des outils techniques, conceptuels et pratiques pour aborder ce problème critique de manière efficace et avec compassion.

La violence sexuelle, un acte odieux qui laisse de profondes cicatrices sur les victimes, non seulement physiquement mais aussi émotionnellement et socialement, est définie comme toute action visant à forcer une personne à accomplir des actes sexuels sans son consentement. Dans de nombreux cas, cet acte est réalisé en utilisant une position hiérarchique, en subordonnant la victime par la force physique ou morale. Les conséquences sont considérables et il est essentiel de traiter le problème comme une urgence médicale.

L’un des aspects cruciaux de ce modèle est la nécessité pour l’ensemble du personnel de santé en Bolivie d’être correctement formé et mis à jour en ce qui concerne les soins aux victimes de violences sexuelles. Les professionnels de la santé jouent un rôle fondamental dans l’identification précoce des signes et des symptômes, la fourniture de soins médicaux d’urgence, la collecte de preuves médico-légales et le soutien émotionnel et psychologique. Ces soins ne sont pas seulement un devoir moral, mais aussi un devoir légal, et sont garantis par la loi n° 348, qui vise à garantir une vie sans violence pour les femmes en Bolivie.

Cependant, malgré l’existence de ce modèle et de la législation en vigueur, on constate un manque de conformité inquiétant dans de nombreux cas, ce qui entraîne une nouvelle victimisation des personnes concernées, selon le Dr Susana Asport Terán, coordinatrice de la santé d’Ipas. La revictimisation se produit lorsque les victimes, déjà traumatisées, sont confrontées à de nouvelles souffrances en raison d’un manque de connaissance et d’application des protocoles et des politiques de santé.

Asport a expliqué que la revictimisation se manifeste dans la manière dont la victime est interrogée et dans le manque d’attention portée à la guérison par le biais de la thérapie, ce qui conduit à une plus grande attrition et à un sentiment d’impuissance. Ce processus de revictimisation va à l’encontre des principes fondamentaux de la prise en charge et de la protection des victimes.

Le défi consiste à s’assurer que l’ensemble du personnel de santé et des institutions travaillant avec les victimes de violences sexuelles en Bolivie soit formé, mis à jour et sensibilisé à l’application du modèle de prise en charge globale des victimes de violences sexuelles. Cela nécessite non seulement une formation initiale, mais aussi une mise à jour continue des connaissances et une sensibilisation à la prise en charge globale.

Le coordinateur d’Ipas a souligné que les prestataires de soins de santé peuvent être les premiers à entrer en contact avec une victime de violence sexuelle et qu’ils doivent donc être préparés à fournir des soins efficaces et empreints de compassion. Il s’agit notamment d’identifier les signes et symptômes de blessures physiques et de fournir des soins médicaux d’urgence si nécessaire, de recueillir des preuves médico-légales non judiciaires, d’évaluer et de traiter les blessures sexuelles, de prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST) et la possibilité d’une grossesse, entre autres, et de notifier les autorités telles que le FELCV et le SLIM ou l’ADN pour la fourniture d’un soutien émotionnel et psychologique.

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