Droits sexuels et génésiques : contre les violences obstétricales et les grossesses précoces

Mai 28, 2025 | Notre pays

La Bolivie est confrontée à un taux élevé de violence obstétrique qui met en péril la santé et la dignité de milliers de femmes. Avec l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés d’Amérique latine, 59,8 % des femmes boliviennes sont également victimes d’abus et de discriminations pendant la grossesse, l’accouchement ou le post-partum.

Selon une étude nationale sur la violence obstétrique réalisée en novembre 2023 par l’Observatoire de la violence obstétrique en Bolivie (OVO Bolivia) et Ciudadanía, 6 femmes sur 10 ont subi des violences obstétricales dans des établissements publics, et 50 % des accouchements se font par césarienne, soit bien plus que les 15 % recommandés par l’OMS, des données qui témoignent d’une normalisation inquiétante de ces pratiques.

L’étude montre également que la violence psychologique dans les soins de santé est la plus fréquente et qu’elle est principalement le fait de médecins (36 %) et d’infirmières (57 %). Plus de 3 millions de femmes en Bolivie ont été victimes à un moment ou à un autre de leur vie.

Cela coïncide avec les témoignages recueillis dans notre documentaire Gritar en Silencio, Amukim Jan Arnakaña, qui expose la violence obstétrique en Bolivie et le besoin urgent de changer cette réalité (https://youtu.be/_EvIrXsa8-k?si=723BROsksWqVjKu8).

Les taux élevés de grossesse chez les adolescentes en Bolivie empêchent le développement complet et l’avenir de cette population.

En 2023, 32 660 adolescentes sont tombées enceintes en Bolivie, selon le ministère de la santé et des sports. Bien que les chiffres aient diminué au cours des neuf dernières années, le problème reste grave. Les initiatives visant à protéger les droits des adolescentes doivent être poursuivies de toute urgence.

En outre, la Bolivie est confrontée à une grave crise de santé publique liée à la maternité des adolescentes. Le pays se classe au troisième rang en Amérique latine pour la mortalité maternelle chez les adolescentes, une situation qui affecte des milliers de filles et d’adolescentes, selon l’UNFPA, et qui met en évidence les profondes lacunes en matière d’accès à une éducation sexuelle complète, aux services de santé et à la protection des droits.

Selon ce même rapport, les grossesses surviennent à un âge très jeune, souvent sans déclaration ni protection juridique. Les adolescentes enceintes sont généralement peu scolarisées et la plupart d’entre elles sont seules face à la maternité. Le manque de soutien aggrave leur situation.

Selon le rapport du Defensorial intitulé « Sueños Interrumpidos » (Rêves interrompus), de nombreuses filles et adolescentes abandonnent l’école ou migrent vers les villes pour travailler, laissant leur bébé à leur famille. Elles sont également victimes de discrimination au sein de leur communauté, dans le système éducatif et dans les soins de santé. Ce n’est qu’après la naissance que le rejet social diminue.