Le bureau du médiateur bolivien a appelé vendredi à rester en « alerte nationale » face à la « nette augmentation » des cas de violence sexuelle à l’encontre d’enfants et d’adolescents au cours de l’année écoulée.
L’entité a organisé des marches à l’occasion de cette journée dans des villes telles que La Paz et Cochabamba, et a également publié une déclaration à l’occasion de la « Journée nationale de solidarité avec les victimes d’agressions sexuelles et contre la violence sexuelle à l’égard des enfants et des adolescents ».
« Les données sur la violence sexuelle à l’encontre des enfants et des adolescents publiées l’année dernière appellent le pays à rester en alerte nationale en raison de sa nette augmentation », a indiqué l’institution.
S’appuyant sur des informations du ministère public, il a également indiqué qu’entre le 1er janvier et le 24 juin de cette année, 24 126 cas de violence fondée sur le genre ont été enregistrés, contre 23 548 au cours de la même période en 2023.
Les crimes les plus signalés sont les abus sexuels (1 725), les viols (1 466), les viols sur mineurs (1 274) et les détournements de mineur (861).
« Si l’on compare l’administration de 2023 à celle d’aujourd’hui, on constate une augmentation de 10,56 % des viols, de 6,97 % des viols d’enfants ou d’adolescents, de 2,26 % des viols et de 1,95 % des abus sexuels », a-t-il souligné.
Selon le bureau du médiateur, ce « contexte préoccupant appelle l’État à différents niveaux à renforcer les politiques publiques » pour la prévention de ces crimes et à adopter des mesures plus efficaces en mettant l’accent sur les droits de l’enfant.
Parmi les mesures proposées par l’institution figure la mise en œuvre d’un programme complet de prévention de la violence sexuelle à l’encontre des mineurs et « l “élimination de la culture du silence et de toute forme de tolérance” à l » égard de ce délit.
Le bureau du médiateur a plaidé pour que davantage de ressources publiques soient garanties dans ce domaine, en plus de la spécialisation des opérateurs du système de justice et de protection pour renforcer la lutte contre la violence sexuelle.
Elle a également exhorté le système plurinational de protection intégrale des enfants et des adolescents, dirigé par le ministère de la justice, à prendre « des mesures globales, holistiques et systémiques qui tiennent compte des causes et des interconnexions de la violence sexuelle » qui affectent les droits des mineurs.
À La Paz, des dizaines de personnes, dont des policiers de la Force spéciale de lutte contre la violence (Felcv) et des fonctionnaires du bureau du médiateur, ont marché des bureaux de l’institution dans le quartier de San Pedro jusqu’aux alentours du stade Hernando Siles.
Les manifestants ont brandi des banderoles avec des messages exprimant la « solidarité avec les victimes » ou « pas d’épouses, pas de concubines, les filles sont des filles ».