La population la plus vulnérable des enfants et des adolescents subit quotidiennement une série de violations de ses droits les plus fondamentaux. Presque tous les jours, les médias parlent d’infanticides et d’agressions sexuelles qui, au fil du temps, sont devenus des phénomènes de société fréquents, mais que peut-on faire pour les arrêter ? C’est dans ce domaine qu’est née l’initiative d’Ipas Bolivie visant à informer et à prévenir ces phénomènes par le biais d’une campagne sur les réseaux sociaux.
Dans ce contexte, l’organisation cite des données du ministère public datant de 2023, selon lesquelles on estime que chaque jour, au moins 9 enfants et adolescents sont victimes d’agressions sexuelles en Bolivie, des cas qui sont signalés, mais de ceux qui ne le sont pas, ils sont simplement oubliés et restent impunis. « Une éducation sexuelle complète est fondamentale pour les enfants d’aujourd’hui, elle les aide à prévenir la violence et les grossesses précoces.
Il abordera également des questions telles que les changements hormonaux, les relations affectives saines et le consentement. C’est pourquoi nous avons voulu partager ces informations en utilisant les outils et le langage que nous utilisons quotidiennement avec eux », a déclaré Cecilia Terrazas, coordinatrice de la communication d’Ipas.
La campagne intitulée « Sin peros en la lengua » s’articulera autour de quatre axes : l’éducation sexuelle complète, la violence sexuelle, les grossesses précoces et l’interruption légale de grossesse. La campagne a débuté ce mois-ci et se poursuivra jusqu’en 2024. Les messages atteindront la population par le biais de posts numériques, d’activations, d’influenceurs et de vidéos sur les réseaux sociaux : TikTok, Instagram, entre autres.
Le contenu sera distribué par de jeunes créateurs de contenu de tout le pays, qui souhaitent promouvoir le débat et la réflexion sur ces questions », a souligné Terrazas.Selon Ipas, d’après les données recueillies par Serecí, entre 2015 et 2023, 3 652 mariages d’adolescents ont été enregistrés entre les âges de 15 et 17 ans. Outre les cas signalés par le ministère de l’éducation, 800 cas de violence à l’encontre d’enfants dans les écoles ont été recensés au cours des dix dernières années.
La violence touche une grande partie de la population jeune, mais aussi des personnes plus âgées. Malgré les lois interdisant ces actes, la situation perdure et les sanctions judiciaires ne se concrétisent pas non plus ; on observe que dans le cas de viols collectifs, personne n’est condamné à des peines exemplaires, mais qu’ils sont relâchés et que la victime est exposée en public. Les experts sur cette question ont identifié certains problèmes dans la punition des responsables de tels actes, tels qu’un manque de coordination, ainsi qu’une mauvaise préparation des administrateurs de la justice.